Laudato si

 

En français : « loué sois-tu ».

 

C’est le titre  de la lettre encyclique sur l’écologie que le pape François a publiée en juin dernier. Ces mots sont une reprise du « Cantique des créatures » de Saint François d’Assise (12ème siècle) qui louait et remerciait Dieu pour la beauté et la bonté de la création qu’il donne à l’homme.

 

Dans ce texte, qualifié d’important et même de fondateur par beaucoup, le pape ne s’adresse pas seulement à l’Eglise mais à toute l’humanité : « Face à la détérioration globale de l’environnement, je voudrais m’adresser  à chaque personne qui habite cette planète ». Pour le pape, l’écologie ne se réduit pas à la prise en compte de la seule nature. Il la définit comme la relation de l’homme à son environnement, ce qui signifie qu’une réflexion sur l’écologie passe par une réflexion sur la manière dont l’homme se comporte à l’égard de la nature et à l’égard de ses semblables, car « tout est lié ».

 

Il ne s’agit pas seulement de la protection de la nature, mais de la « sauvegarde de la maison commune ». Le pape analyse de nombreux aspects de la crise écologique actuelle : réchauffement climatique, pollution de l’environnement, le problème de l’eau et bien d’autres …, autant de problèmes « qui ont de graves répercussions environnementales, sociales, économiques, distributives, politiques  ».  Par exemple, les changements climatiques entraînent une  augmentation du nombre de migrants fuyant la misère, accrue par la détérioration environnementale…  

 

Cette détérioration environnementale et celle de la société affectent d’une manière spéciale les plus faibles ». C’est pourquoi le pape parle d’une « écologie intégrale ». « La préoccupation pour la nature, la justice envers les pauvres, l’engagement pour la société et la paix intérieure sont inséparables ».  Il écrit encore : « Il ne s’agit pas de deux crises  séparées, l’une environnementale, l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale.

 

Les possibilités de solution requièrent une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pour rendre la dignité aux exclus et simultanément préserver la nature ». 

 

Conversion et action Pour le pape, fidèle à son regard bienveillant, «’humanité  possède encore la capacité de collaborer pour construire  notre maison commune». Aussi en appelle t-il à une «  conversion écologique », qui passe par des décisions et des transformations au plan économique et politique, mais aussi par des actes très concrets dans des gestes de la vie quotidienne accessibles à tous : de la gestion de l’eau à l’isolation de la maison, du tri des déchets au respect de la propreté des espaces naturels … et tant d’autres qui sont cités.

 

Ecologie et foi Le pape précise que « l’Eglise n’a pas la prétention de juger des questions scientifiques ni de se substituer à la politique », mais il invite à un débat honnête et transparent pour que les besoins particuliers ou les idéologies n’affectent pas le bien commun ». Après une présentation des textes bibliques sur la création, il rappelle aux chrétiens que l’écologie les concerne dans leur foi. « Les questions de développement et de solidarité avec les plus pauvres ne sont pas secondaires pour la foi ».

 

Non, vraiment, on ne perdra pas son temps en lisant cette encyclique du pape François, alors que va se tenir à Paris, en novembre-décembre prochains, la Conférence mondiale sur le climat, dénommée Cop 21, qui va réunir plusieurs milliers de personnes de toute la planète.

Père Jean Salette